La qualité du site appelle à de la retenue, à de la sobriété. Mise en œuvre stricte de valeurs d’usage, vecteur entre deux points à relier, le projet contient l’idée de franchissement dans un vocabulaire minimum : un tablier et des garde-corps, le tout dans une unité formelle et matérielle. L’inscription dans le site de la passerelle est réduite à l’expression la plus simple, à un vocabulaire minimal, à une écriture épurée, excluant tout expressionnisme technique : un trait dans le paysage, élément rectiligne et fin débarrassé de toutes références stylistiques.
Relier un point à un autre, utiliser la ligne droite tendue comme impact minimal dans le paysage ; le projet vise à contenir dans une forme la plus compacte possible le franchissement afin de dissoudre l’ouvrage dans une géométrie abstraite et silencieuse. Les technologies les plus performantes sont convoquées pour tendre vers l’abstraction.
La passerelle est une succession de travées de 32.5 mètres en béton fibré à ultra haute performance. Chacune de ces travées est composée de dix voussoirs, modules monolithiques moulés en atelier et assemblés par précontrainte. Elle travaille comme une coulisse, avec des garde-corps formant deux poutres liaisonnées par un tablier qui transmet les descentes de charges à ses extrémités à des piles en articulation entre deux modules.
Constituée d’un béton avec une finition très lisse, teinté dans la masse, la passerelle présente une colorimétrie gris-blanc qui s’inscrit dans la tonalité des minéraux des berges.
Dans une recherche de neutralité vis-à-vis de l’environnement, la technique n’est pas donnée à voir de l’extérieur, l’ouvrage d’art n’est pas exprimé. Les différents renforts structurels sont gérés depuis l’intérieur du profil, comme une coque de bateau, une carlingue d’avion où l’on cherche la plus grande fluidité extérieure en conservant, dans l’emprise du volume, tous les éléments au service de la rigidité de l’ensemble. Les garde-corps et le tablier sont donc sculptés en fonction de ces contraintes structurelles : le profil s’épaissit ou s’amincit en courbes et contre-courbes, est ajouré en fonction des sollicitations laissant ainsi passer la lumière et la vue, allégeant, fondant dans le paysage la silhouette de l’ouvrage.
The quality of the site calls for restraint, sobriety. The project is a strict implementation of use values, a vector between two points linking; it contains the idea of crossing in a minimum vocabulary: deck and balusters, all in a formal unity and material. A geometry and material contained in a simple form, minimal and minimum regarding its visual impact in the landscape.
In order to connect one point to another, to use the line stretched as a minimal impact in the landscape, the project aims to contain the crossing, in the most compact form possible. The footbridge is “dissolved” in a quiet and abstract geometry. The most efficient technologies tend towards abstraction.
The bridge is a succession of 32.5 meters spans of ultra high performance fiber concrete (BFUHP). Each of these sections is composed of ten “voussoires”, monolithic prefab elements, assembled by pre-constraining.
Made of precast concrete, with very fine particles, with no porosity, depending of the mold, the finish is very smooth, soft. Mass-tainted, the concrete presents a silver-white color which recalls the tone of the banks of the Rhone River.
In a search of neutrality towards the environment, technology is not given to see, the structure is not expressed. Thus, the technique is constrained; the various structural reinforcements are managed from the profile, as a boat hull, an airplane cabin. Same as for those examples, we seek for the maximum outside fluidity while keeping in the volume itself all the elements needed for the rigidity of the whole. The interior walls, the guardrails, the deck are carved according to the structural constraints. Made of curves and counter-curves, the structural volumetric is given to only see walkers using the bridge. The form becomes thinner or thicker, more or less openworked according to the demands, letting the light and the view pass through, merging, mixing the silhouette of the footbridge with the landscape.
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