Piscine du Sud
programme: Piscine à Lille - Quartier Lille Sud
maître d'ouvrage: Ville de Lille
maître d'oeuvre: ECDM, ATELIER 9.81
BET: INGEROP, TRIBU LILLE (HQE), Flandres Analyses (acoustique), Cabinet Poncet (économiste)
localisation: Lille (59)
superficie:3 200 m² HON
coût: 7.8 M€ HT
concours: 2009
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Un paysage préexistant
L’eau, élément naturel, pur, essentiel, et la relation avec le corps que les pratiques aquatiques induisent, sont envisagées comme un projet de paysage où le contexte, le rapport au sol et au territoire sont constitutifs d’un jardin urbain tendu entre les tropiques de la ville.
Nous nous intéressons d’abord au sol, à cette terre dans laquelle nous viendrons inclure des bassins comme autant de lagons, de sources, de masses fluides. Notre préoccupation première a ainsi été de trouver des filiations territoriales, de proposer des conditions suffisantes pour que l’appartenance du projet au site soit donnée, perçue, élargie au quartier, que la source ou le lagon du programme soient constitutifs d’un paysage urbain, enfin que la piscine ne soit pas seulement équipement public mais principe narratif sur l’eau dans la ville, évocation de la nature, mise en scène des usages liée aux pratiques aquatiques.
Hors de tout référent typologique, la piscine s’inscrit sur une emprise plane incluse entre une place, une école, des surfaces engazonnées, des bâtiments voisins, et des arbres, beaucoup d’arbres, en continuité parfaite avec les sols qui l’entourent, délimitée par le tracé de grands cercles que nous avons voulu protecteurs autour d’un végétal qui nous précède. Le « construit » découle ainsi d’un travail équilibré avec une organisation paysagère préalable. Les arbres sont là, ils organisent le site ; nous les conservons tous et développons le projet autour de ce capital végétal, avec la conviction que l’eau, les bassins doivent s’insérer avec fluidité dans ce paysage préexistant avec lequel nous nous devons de travailler.
L’enveloppe, est conçue comme un volume protecteur définissant les limites d’un biotope garant d’une climatologie contrôlée dont les limites répondent à des exigences spécifiques, avec une façade urbaine translucide, protectrice, garante d’intimité au nord sur la place, et ouverte au sud sur des jardins-patios, espaces protégés, intimes, pudiques quand le corps devient un enjeu.
Protégée des bruits et de l’agitation de la ville, la piscine s’ouvre sur des espaces calmes et arborés – évocation présente, omniprésente de la nature, filtrant le paysage de la ville. Dès lors le propos était de générer de la proximité entre l’eau et le végétal, entre extérieur et intérieur.
Les parois du bâtiment passent du blanc, au translucide et à la transparence - évocation de pureté et de clarté. Les arbres circonscrits s’y réfléchissent en anamorphose. La toiture s’incline vers le sud, la présence du bâtiment s’attenue progressivement alors qu’il tend vers les limites parcellaires. Ce plan incliné est traité comme une composition organisant des éléments techniques perçus depuis les immeubles les plus hauts de façon harmonieuse : cheminées solaires, nappes solaires thermiques planes, plafond transparent structurel gonflable hautement diffusant faisant entrer dans le bâtiment la lumière naturelle de la ville avec une parfaite homogénéité.
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