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CHROMATIK

programme: Bureaux HQE & commerces

maître d'ouvrage: ING Real Estate - Crédit Agricole

architecte: ECDM

BET: Kephren, Alto

localisation: ilôt KZ1, Evry (91)

superficie: 6 000m² HON

coût: 7 M€ HT

concours: 2010

livraison: 2010

Bordant l’avenue des Champs-Elysées, le projet KZ1 est composé d’un bâtiment tertiaire posé sur un socle de commerces. Constitué d’une alternance de surfaces commerciales et de halls de bureaux, le socle accompagne avec fluidité les flux de circulation de l’avenue avec, sur l’ensemble du linéaire, une longue vitrine de verre d’environ 4.00 m de hauteur animée par la commercialité des lieux. Suspendu au-dessus du linéaire transparent et lumineux des commerces, se trouve le corps de bâtiment abritant la partie tertiaire du projet.

Le bâtiment de bureau reprend les archétypes actuels des espaces tertiaires ; le projet s’inscrit donc dans les standards internationaux en termes de trame, hauteur de plancher, flexibilité. Ces qualités doivent permettre au bâtiment d’être en parfaite adéquation avec les attentes du marché. En complément de ce travail sur la typologie de l’ouvrage, nous avons mis en place une réflexion sur l’économie du projet tant en termes d’investissement qu’en termes d’exploitation, et ceci dans une démarche de haute qualité environnementale. Il en résulte un bâtiment compact, rationnel, dont les caractéristiques techniques principales ont été évaluées et choisies pour leurs performances et leur simplicité.

Le système constructif retenu est celui de façades porteuses béton avec plancher précontraint de façade à façade. Outre la simplicité de mise en œuvre, ces choix constructifs nous permettent d’avoir un bâtiment à forte inertie avec un volant thermique important et des espaces de bureaux libres de tout poteau, le contreventement étant assuré par les noyaux des circulation verticale et les sanitaires. Les descentes de charge se font donc de manière linéaire sur une trame de 1.35 m, alternance de pleins et de vides, ceci du niveau 1 jusqu’au point haut. Au RdC une poutre bandeau reprend les charges de l’ouvrage pour les transférer à des poteaux sur une trame de 5.40 m et libérer ainsi les vitrines des commerces.

Les façades sont constituées d’une isolation extérieure sur voile béton. Le rapport plein-vide est traité comme une entité, un pixel sur un étage. Il s’agit de s’affranchir de la verticalité évidente du système constructif pour proposer plus d’ambigüité entre les pleins et les vides. Le béton et la partie vitrée sont donc pensés dans une unité chromatique et chaque unité chromatique elle-même comme entité d’une composition à l’échelle de l’ouvrage. L’assemblage de ces pixels constitue une image que nous vous proposons de thématiser. Nous suggérons que le bâtiment soit élément d’un paysage et puisse être porteur d’un scénario parallèle, une histoire poétisée d’un abord de nos routes, un champ de graminées au printemps, ponctué de coquelicots. Nous considérons donc l’image de ce champ comme un point de départ que nous décomposons en pixels pour en géométriser le contenu. Par opérations de pixellisation successives nous obtenons une abstraction, une distance synthétisée par une palette de couleurs dont l’ordre réapparait à mesure que l’on prend de la distance.

La perception de la façade joue avec le flux et la distance des déplacements automobiles, piétons, cycles pour offrir une lecture singulière en fonction de la vitesse, la position géographique, l’incidence lumineuse des passants.

Il existe une relation ténue entre le détail, l’unité et le général, l’image. Les pixels sont tous identiques en dimensions, composés des mêmes éléments, monochromatiques, au service d’une composition générale accumulant ces petits carrés comme autant d’informations. Chaque pixel est composé pour la partie pleine en enduit ou en panneau de type Trespa, les châssis sont en aluminium laqué, le produit verrier légèrement coloré, le store extérieur coloré également et le coffre à store laqué.

Les enjeux étant de dissoudre les composants de la façade dans la rigueur et l’abstraction qu’exige le travail de composition, ainsi nos efforts porteront-ils sur l’homogénéité de chacun des modules.